Raoul De Godewarsvelde



Biographie provenant du site http://users.skynet.be/fabicore/raoul_de_godewarsvelde.htm

Francis Albert Victor Delbarre, le vrai nom de Raoul de Godewarsvelde, est né à Lille dans le Nord de la France. Fils d’un photographe du quartier Saint-Sauveur de Lille, il était lui-même le photographe officiel de la foire internationale de Lille et des très sérieuses œuvres de l’Évêché. Dans la famille, ils étaient " photographes de père en fils par tacite reconduction, maison fondée en 1919, on opère par tous les temps, même le soir !" comme il aimait à le répéter lui-même.

Membre du très populaire groupe " Les Capenoules " (qui veut dire " petit voyou " au sens affectueux du terme en " ch’ti mi ", le patois du Nord de la France) fondé en 1966, le " Grand Raoul " se distingue par sa taille et son poids (1 m 92 pour 120 kg), sa truculence et par une voix tout à fait singulière. Le succès des Capenoules était tel qu’ils créèrent leur propre maison de disques " Les disques Déesses " (du nom d’une place de Lille) et firent enregistrer un disque au photographe Francis. Étant donné sa position officielle comme photographe, Francis n’était pas très chaud pour être mis en vedette et disait volontiers : " Mi, j’sus pas canteux, j’sus photographe ! ". Robert Lefèvre, journaliste et grand amateur de patois du Nord et Pierre Célie qui produisait le disque insistèrent et finalement Francis Delbarre prit un pseudonyme, chose aisée au sein des " Capenoules " qui renfermaient déjà dans ses rangs une Mimi Ducherloque (la seule femme Capenoule) ou un Rotchild de Vogelaere. Ainsi naquit Raoul de Godewaersvelde du nom d’un petit village situé dans les Flandres à 40 km de Lille, assez vite on laissa tomber le " e " pour faciliter la prononciation de son nom d’artiste.

C’est donc en 1966 que Raoul de Godewarsvelde enregistra son premier 45 tours avec une pochette où il était photographié de dos et qui est diffusé sur les ondes en mars 1967 grâce à Maurice Biraud alors animateur à Europe 1. Le lendemain la station recevait des coups de fil pour connaître ce chanteur à la voix rocailleuse. Fin 1967 il sort un 30 cm sous le titre " Les chansons de ma nourrice " qui éclaire d’un jour nouveau quelques vieux succès d’antan.

Bien que né à Lille, Raoul aimait l’air du large et les parties de pêches en mer. Par attachement à la mer, il portait constamment une casquette de pêcheur boulonnais. C’est donc au Cap Gris-Nez qu’il acheta une petite maison pour y passer un maximum de temps. Bien vite il troqua son Zodiac de touriste pour adopter le fameux bateau de la région le flobard pour aller taquiner le bar. C’est là aussi qu’il retrouvait ses amis marins, pêcheurs d’Audresselles ou autres habitants de la côte d’Opale. Parmi eux Léonce, propriétaire de l’Hôtel-Restaurant du Cap Gris-Nez, Henri Beaugrand, le gardien du phare poète à ses heures et bien sûr Jean-Claude Darnal. Son ami Darnal qui écrivit et composa à son attention ce qui allait devenir et restera son plus grand succès " Quand la mer monte ", vendu à 150.000 exemplaires, repris ensuite par Les Compagnons de la Chanson. Il enregistra également un 45 tours avec son mai l’accordéoniste André Verchuren. Sur scène, il était accompagné par l’accordéoniste Félix Sauvage dont Raoul disait : " Félix, il y a une mouche qui se pose sur la partition, il la joue !".

En 1975, il enregistre pour les disques Adèle, la maison de disques appartenant à Pierre Perret, un nouvel album avec d’anciennes chansons de la belle époque et de nouveaux titres. Chanteur populaire aimé des routiers il passe souvent dans la célèbre émission de Max Meynier " Les routiers sont sympas ". En janvier 1976 d’ailleurs, il est la vedette principale de l’opération " 1000 routiers " qui se tient à Calais.

Le mercredi 13 avril 1977 il est Boulogne-sur-Mer pour dédicacer ses disques. Il passera la fin de la journée avec son ami Léonce au Cap Gris-Nez et le quitte vers 19h15’. Le jeudi 14 avril vers 7h, un ouvrier de chantier, le menuisier Michel Legrand d’Audinghem, découvre Raoul de Godewarsvelde pendu à une poutre d’une maison en construction non loin de la sienne dans le lotissement " Country Club ". C’est le Docteur Coupin, maire de Wissant, qui examina le corps, conclut au suicide et délivra le permis d’inhumer. Il laissait derrière lui un garçon et une fille, Arnaud et Frédérique Delbarre.

Raoul de Goderwarsvelde fait désormais partie intégrante du folklore " ch’ti mi " puisque la ville de Lille a fait faire un géant à son effigie, " un’ grande gueloute " comme on dit là-bas, qui participe à tous les cortèges de la région.

Cette page fait partie d'un ensemble : Les filles de Forest