Alexandre le bienheureux (1967)

Réalisateur : Yves Robert
Distribution : Philippe Noiret, Marlène Jobert, Pierre Richard
co-produit avec Les Productions de la Guéville

Résumé :
Alexandre, colosse paysan, doux et rêveur, s'était "laissé marier" sans bien savoir ce qui lui arrivait. La Grande, belle fille courtisée par tous les gars du pays, possédait la plus grosse ferme de l'endroit. Elle avait choisi Alexandre, comptant sur sa force pour abattre le travail de quatre. Un vrai mariage de raison. Mais Alexandre aimait rêver, à tout instant distrait de sa tâche par une pensée, un regard jeté sur les choses, l'envie d'un jeu ou d'une course. Sa vie, harcelée par une épouse trop active, était devenue un bagne. Et Alexandre rêvait aux poissons de la rivière, aux oiseaux du bois, au billard du café. Un jour, il vint avec un chien. L'intrus fut mal accueilli. Pour Alexandre, ce fut un ami. Il y eut deux clans dans la ferme : la Grande d'une part ; de l'autre, Alexandre et son chien. Enfin, brusquement, un événement. La voiture qui emmenait à la ville la Grande et ses vieux parents, rata un virage... Alexandre était veuf. Au retour du cimetière, l'homme s'enferma chez lui avec son chien. Il dormit trois jours d'affilée. "Je récupère", s'exclama-t-il, puis il referma les volets au nez des paysans. Mais deux mois plus tard, rien n'avait changé, Alexandre dormait tout son saoul... Le chien, panier dans la gueule, allait aux provisions et Agathe, la nouvelle bonne de l'épicerie, servait le chien. Tout le village, en délégation, décida de "faire lever Alexandre". Ce fut en vain. Dans sa chambre, épanoui, superbe, barbu comme un prophète, Alexandre vivait tranquille. La ruse eut raison de son entêtement. On retint le chien... "Je me lève", dit enfin Alexandre. Mais il ne reprit pas le travail pour autant. Le blé était sur pied. Alexandre se mit à vivre comme un citadin en vacances, portant chapeau de paille et culottes courtes, courant les bois, jouant au football avec les enfants, se baignant avec la belle Agathe. Alexandre semblait en congé pour la vie. Agathe posait des questions sur l'étendue du domaine. Alexandre, amoureux, se laissa tenter de nouveau. Il allait dire "oui" au curé du village quand le chien se mit à hurler à la mort à la porte de l'église. Alexandre répondit "non" et s'enfuit à toutes jambes... On se mit à le poursuivre. Caché dans un champ de tournesols, il attendit que la noce disparût à ses yeux. L'homme et son chien s'éloignèrent, faisant lever des nuées d'oiseaux.


Cette page fait partie d'un ensemble : Les filles de Forest